L’évolution du fauteuil club de 1950 à 1970

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Photo en noir et blanc, un homme est assis dans un bar déco et ambiance typique des années 50

Longtemps réservés à une élite économique, les meubles designs se démocratisent pendant l’après-guerre. En effet, après la pénurie de matériaux de 1950, apparaissent des matières synthétiques bon marché. Celles-ci permettront de fabriquer des modèles divers, destinés à tous types de budgets. L’année 1960 signe le début d’une période durant laquelle le fauteuil club ne va cesser de se transformer. Son but ? Plaire à toutes les classes sociales et à toutes les générations.

Le meuble design, un symbole de luxe pour toutes les bourses 

Côté matière, les années 50 se caractérisent d’abord par une période de pénurie. Le cuir et le crin viennent à manquer. On utilise à la place de la mousse synthétique recouverte de tissu. Plus que jamais, l’après-Seconde Guerre mondiale signe le succès des fauteuils club Moustache : la qualité de leur confection et l’élégance de leur design rappellent une opulence oubliée depuis plusieurs années. Ils demeurent un symbole de distinction, et sont présents jusque dans les bureaux du président de Gaulle rue de Solférino, où il s’y asseyait parfois en compagnie d’André Malraux. En 1960, les matériaux de synthèses se diversifient. Le skaï fait alors son avènement, tandis que le cloutage apparent à têtes rondes fait son grand retour. Un élan de modernité gagne toute la société. La fabrication de meubles design s’adresse désormais au grand public. Notamment au sein des ateliers du designer Charles Steiner, rue du faubourg Saint-Antoine.

Plaire à toutes les générations, le défi du design d’après-guerre

Avec les matériaux, technologies et habitudes de consommation importés des États-Unis, le rapport aux objets du quotidien change. Tout en conservant une esthétique de confort et d’opulence, les modèles se diversifient pour toucher des publics plus larges. De nombreux particuliers restent fidèles à un style sobre et optent pour les modèles Harry’s, qui tiennent leur nom des célèbres bars à whisky. Les finitions cloutées classiques se font plus rares. En effet, elles sont désormais réservées aux modèles les plus élégants. En parallèle, les jeunes générations ne jurent que par la modernité : des cuirs de toutes les couleurs vont alors faire leur apparition ! On voit alors cohabiter les modèles « Moustache » avec les dossiers « trèfles » ou « chapeau de gendarme ».


De nombreux designers continuent à s’essayer au difficile exercice du fauteuil club. Celui qui y réussira le mieux au cours de la décennie est certainement Le Corbusier. Son « Fauteuil grand Confort » marque les esprits par son ossature métallique apparente. Directement inspiré du fauteuil club anglais, le Lounge Chair paraît en 1956. Conçu par le couple de designers Charles et Ray Eames, ce fauteuil en deux parties, complété par un ottoman destiné à reposer ses pieds, est aujourd’hui un des classiques du mobilier de confort.

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